Le climat de travail

Publié par Cathrine Mathey le

Il suffit de passer une journée dans une entreprise ou une équipe pour sentir le climat de travail qui s’en dégage. C’est une impression latente, qui se dénote par les comportements des gens, leurs remarques, leurs gestes, leurs regards. Lorsque les personnes se sentent en confiance et savent qu’elles peuvent se fier à l’organisation, les communications sont franches et honnêtes. Il se produit une certaine détente dans l’atmosphère que l’œil avisé remarque aisément. Et lorsque les employé.e.s se sentent bien au travail, ils se montrent plus fidèles à leur employeur, leur santé psychologique est meilleure et l’efficacité organisationnelle s’améliore. Il paraît dès lors essentiel de bien cerner ce climat de travail, qui se définit par la perception entretenue par les collaborateurs d’une entreprise, concernant le fait d’être bien ou mal traité[1].

Pour bien percevoir l’importance du climat de travail, il faut se rappeler pour quelles raisons nous travaillons. Si la fonction instrumentale du travail (gagner de l’argent) reste prépondérante dans les différentes enquêtes faites en Europe sur ce thème de manière régulière[2], la fonction relationnelle (avoir des contacts sociaux, appartenir à un groupe, à un collectif) est plébiscitée également. En dernier lieu, la fonction expressive du travail, qui consiste à vouloir se réaliser personnellement à travers son activité professionnelle, progresse chez les jeunes, et parmi eux particulièrement les femmes et les diplômés. Le climat de travail quant à lui, répond à ce besoin d’être en lien et de se situer personnellement face à autrui et dans la société. Au fil des siècles, le travail est en effet devenu une norme centrale de notre société : il conditionne notre revenu, évidemment, mais nous offre aussi une assise identitaire et de manière large, notre place dans la société. Comme le dit Pierre Bourdieu, le travail est « un moyen de se rendre intéressant, d’exister devant les autres, pour les autres, d’accéder en un mot à une forme d’existence sociale[3]».

Le climat de travail joue donc un rôle important dans la santé psychologique des individus et la santé économique des entreprises, en freinant l’absentéisme et le turnover du personnel. Dès lors, comment favoriser un climat de travail sain, qui sert autant l’entreprise que les individus qui la constituent ? Plusieurs pistes sont importantes, tant au niveau organisationnel qu’individuel. On relèvera l’importance d’impliquer les collaborateurs dans les décisions les concernant et de leur donner une marge de manœuvre dans les tâches et objectifs qui leur incombent. Il s’agit également d’être attentif aux relations avec le management et entre collègues ; les comportements emprunts de confiance et de soutien, d’encouragement et d’entraide sont à valoriser. Des formations à la communication bienveillante et la mise en place d’espace de discussion et de régulation sont nécessaires.

La crise sanitaire que nous vivons cette année a forcé de nombreuses équipes à travailler à distance, à se montrer efficaces dans cette période chamboulée. Maintenant que le déconfinement se réalise, les relations au travail doivent recevoir le soin dont elles ont peut-être manqué durant ce dernier trimestre. Observer et analyser le climat de travail de son équipe revêt à ce titre une préoccupation majeure. Expertise RH vous accompagne dans ce processus grâce à des outils éprouvés et une expérience confirmée.

[1] Voir L. Brunet et A. Savoie, Le climat de travail, Editions EMS, 2016.

[2] Voir D. Méda Le travail, Que sais-je, Puf, 2018.

[3] M. Jahoda, P. Lazarsfeld & H. ZeiseilLes chômeurs de Marienthal. Les Editions de Minuit, 1981 (1960), p.11.

Catégories :