Le stress : une affaire qui concerne les entreprises

Publié par Cathrine Mathey le

La gestion du stress n’est pas qu’une affaire personnelle mais concerne également la société et les entreprises plus particulièrement. En se montrant proactive dans la gestion de la santé de ses collaborateurs/trices, l’entreprise répond notamment à son obligation légale de protection de l’intégrité personnelle. Mais elle peut également gagner de l’argent en investissant dans la santé et en réduisant pour l’avenir des absences et de la baisse de productivité. 

Environ 60% de la population suisse se déclare en bonne santé psychique[1]. Pour la conserver, le travail rémunéré est essentiel [2] : il nous procure l’estime de soi, l’autonomie et le sentiment d’efficacité personnelle. Ceci est vrai lorsque les conditions du travail sont favorables. Si on peut accomplir ses tâches dans un délai correct, avec l’impression de fournir un travail de qualité qui est reconnu par son entourage professionnel, si l’on dispose d’une marge de manœuvre permettant de réaliser ses tâches et favorisant notre prise d’initiative personnelle notamment, alors le travail permet de nous sentir utile pour la société et de nous développer professionnellement et personnellement.

On voit bien que ce sont les conditions du travail qui favorisent en grande partie la santé des collaborateurs/trices. Dès lors, quand le mal-être au travail pointe son nez et se ressent dans des absences répétées, un taux de turnover important, une baisse de la productivité, il s’agit également de rechercher les causes de ce mal-être au travail dans les conditions de celui-ci. Or, le premier réflexe que l’on trouve généralement dans les entreprises est d’adresser des mesures de santé au travail centrées sur l’individu : cours de pleine conscience, cours d’alimentation, activités sportives, massages, cours de gestion personnelle axée sur la gestion des priorités, délégation… Si ces mesures sont utiles, elles ne permettent pas à elles seules de rétablir durablement la santé au travail.

Il faut résolument les compléter par une analyse du mode de fonctionnement et de management de l’entreprise. On s’intéresse par exemple à la manière dont les tâches doivent être exécutées et dans quel délai. On regardera si les instructions sont suffisamment précises et cohérentes pour prendre des décisions. La masse de tâches à effectuer dans un temps donné limité peut engendrer évidemment du stress, qui, sur le long terme et répété, se révèle néfaste. Les multiples interruptions du travail sont également un élément à considérer dans la genèse du stress. Ensuite, on examinera de quelle manière les collègues et les supérieurs contribuent à accentuer ou à apaiser le stress. La question de la reconnaissance de son travail est centrale, de même que l’ambiance dans l’équipe ou encore le soutien qu’offre ou non le/la responsable.

Suite à cette analyse, l’entreprise sera à même d’apporter des réponses adaptées et spécifiques au niveau organisationnel. Les interventions seront d’autant plus durables et avec un effet multiplicateur car elles concernent tous les collaborateurs/trices.

Ce diagnostic peut être réalisé notamment par l’intermédiaire d’un outil d’enquête en ligne validé sur le plan scientifique. Son nom est le Job-Stress-Analysis développé et promu par Promotion Santé Suisse (www.fws-jobstressanalysis.ch). Il vous permet de mesurer l’état de stress du personnel. Il identifie autant les contraintes et les ressources (facteurs de protection contre le stress) que le bien-être et la satisfaction. La direction de l’entreprise peut ainsi mettre en œuvre des interventions ciblées sur les facteurs de stress au niveau organisationnel et renforcer les ressources de son personnel. L’anonymat y est garanti ainsi que la protection des données.

Et dans votre entreprise, quel est l’état de stress de vos collaborateurs et de vous-même ?

[1] Selon le rapport de l’observatoire suisse de la santé, monitorage 2016.
[2] Selon le rapport de l’observatoire suisse de la santé, monitorage 2012.
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